Survivre à la terreur de parents diaboliques : Briser le silence, se reconstruire
Je m’appelle Anne Lecomte, et aujourd’hui, à 55 ans, je porte encore les stigmates invisibles mais profondément ancrés d’une enfance marquée par la violence, la peur et une solitude glaçante.
Ce que je vais raconter n’est pas une histoire qu’on aime entendre.
C’est une réalité brutale, mais c’est la mienne.
L'ombre du père : le diable sous un toit familial
Mon père n’était pas simplement un homme autoritaire ou rigide. Non, il incarne une forme de cruauté presque diabolique. Il ne se contentait pas de me punir, il voulait m’anéantir. Je me souviens encore de ce jour précis, j’avais 7 ans. Il m’apprenait à compter avec des pâtes sèches étalées sur une table. Je n’y arrive pas. La panique me serrait la gorge, mes mains tremblaient. Il n’a pas supporté.
Il m’a saisie par les cheveux, m’a soulevée du sol comme un vulgaire chiffon et m’a fracassée contre le carrelage. Ma jambe s’est cassée sous l’impact. Pendant que je hurlais de douleur, il s’est penché sur moi et m’a murmuré : « Je ne t’aime pas ». À cet instant, quelque chose en moi s’est brisé, et ce n’était pas seulement ma jambe. C’était mon âme d’enfant.
La mère complice : le silence coupable
Ma mère était là. Elle a vu, elle savait. Mais elle n’a rien fait. Elle n’a jamais rien fait. Pire, j’ai souvent eu l’impression qu’elle se nourrissait de ma souffrance, qu’elle trouvait une forme de satisfaction malsaine dans cette dynamique infernale. Elle me répétait souvent : « Ne montre pas ta force ». Comme si ma seule existence était une provocation, un affront qu’il fallait mater.
Elle n’était pas seulement spectatrice. Elle était complice. Quand mon père me menaçait de mort – et cela arrivait souvent – je voyais dans ses yeux non pas de la peur pour moi, mais une étrange lueur de contentement. C’est comme si elle trouvait son équilibre dans cette scène macabre où l’un frappait et l’autre regardait.
L'enfance volée : entre survie et dissociation
J’ai grandi avec la conviction que je n’avais pas le droit d’exister. À chaque souffle, à chaque mouvement, je ressentais cette injonction muette : « Disparais ». Pour survivre, j’ai appris à me couper de mes émotions, de mon corps, de moi-même. Chaque coup, chaque hurlement, chaque humiliation me poussait un peu plus loin dans cette bulle glacée où plus rien ne pouvait m’atteindre.
Mais cette bulle n’était pas un refuge. C’était une prison. Je n’avais pas de place dans ce monde, ni dans ma famille. J’étais l’objet encombrant qui n’aurait jamais dû naître.
Les répercussions : le poids d'un héritage empoisonné
En devenant adulte, je pensais naïvement que je pourrais laisser ce passé derrière moi. Mais le poison avait déjà infiltré chaque recoin de mon être. Je me suis retrouvée piégée dans une relation avec un homme qui, d’une manière presque effrayante, incarnait certains traits de mon père. Un homme dominant, manipulateur, froid. Une répétition macabre d’un schéma que je n’avais pas encore compris.
Aujourd’hui, mes enfants souffrent également de ce modèle toxique. Leur père joue avec leur esprit, les monte contre moi, les façonne à son image. Ils sont jeunes, influençables, et je me bats chaque jour pour les protéger, mais la lutte est inégale.
La petite fille qui a survécu
Parfois, je revois cette petite fille de 7 ans, étalée sur le carrelage froid, le regard vide, la jambe cassée. Elle me regarde et me murmure : « Pourquoi ? ». Je n’ai pas encore toutes les réponses, mais aujourd’hui, je sais une chose : cette petite fille a survécu. Elle est toujours là, au fond de moi, et elle mérite d’être entendue, aimée et réparée.
L’EMDR m’aide à la rejoindre, à panser ses jeux, à lui murmurer que ce n’était pas sa faute, que ce n’était pas elle le problème. Que son père et sa mère portaient leurs propres monstres intérieurs, et qu’ils ont simplement déversé leur poison sur elle.
Un chemin vers la lumière
Ce témoignage n’est pas une fin. C’est une étape. Chaque séance, chaque mot posé, chaque émotion revisitée est un pas de plus vers la libération. Je ne serai peut-être jamais complètement guérie, mais je refuse de laisser cette histoire dicter chaque chapitre de ma vie.
Je suis Anne Lecomte, et malgré tout, je suis encore debout.
Geneviève Schmit – décembre 2024
Brève analyse psychologique
1. La mère : Une complicité toxique
Elle oscille entre passivité complice et sadisme latent . Plutôt que de protéger sa fille, elle valide la violence du père par son silence et semble même s’en nourrir. Ses injonctions, comme « Ne montre pas ta force » , visent à maintenir Agatina dans une posture d’impuissance.
2. La fille : Une résilience sous les ruines
Anne a développé une dissociation émotionnelle pour survivre aux violences répétées. Son estime d’elle-même est ravagée, mais une force intérieure inébranlable persiste, comme en témoigne son refus de se laisser complètement anéantir. Elle porte les marques d’un complexe de stress post-traumatique (SSPT-C) .
3. La situation : Une dynamique perverse et destructrice
Le père est l’ agresseur dominant , la mère est la complice silencieuse , et Anne est le bouc émissaire sacrificiel . Ce cercle vicieux repose sur la peur, la terreur et le silence, enfermant la victime dans une prison psychologique invisible .
Enjeu principal : Briser ce schéma destructeur, redonner du sens aux souffrances vécues, et permettre une reconstruction émotionnelle et identitaire durable .
Geneviève Schmit – décembre 2024
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Geneviève Schmit.
Facebook pour les victimes de violence psychologique et de manipulation perverse. Soutien.Psy
Bonjour Martine, Je suis profondément touchée par votre message et la situation dans laquelle vous décrivez. Il est très inquiétant…