Témoignage – Partir à 65 ans, malgré le cancer

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Briser les chaînes après 30 ans d’emprise – Le courage de choisir la liberté malgré la maladie

Claire : Briser les chaînes après 30 ans d’emprise – Le courage de choisir la liberté malgré la maladie - Témoignage

J’ai 65 ans, je suis retraitée agricole, mère de trois enfants devenus adultes et je veux partir !

Depuis plus de quinze ans, je vis avec un cancer chronique qui a commencé par le sein en 2007, avant de s’étendre aux ovaires et aux reins en 2018. Je suis sous traitement continu et suivie par une équipe médicale depuis toutes ces années.

Mais aujourd’hui, je ne viens pas seulement parler de la maladie qui ronge mon corps. Je viens parler de celle qui a rongé mon esprit pendant trente ans : l’emprise psychologique exercée par mon mari.

L'ombre d'une emprise invisible

J’ai passé quarante ans avec cet homme, dont trente sous emprise. C’est une violence sournoise, insidieuse, qui ne laisse aucune trace visible mais qui détruit tout à l’intérieur. Chaque regard, chaque parole, chaque silence était une manière de me rappeler ma place, de me priver de ma capacité à penser par moi-même.

Pendant longtemps, je n’ai pas su mettre de mots sur ce que je vivais. Je me disais que c’était normal, que c’était ça, la vie de couple. Je me suis adaptée, j’ai minimisé, j’ai survécu. Mais aujourd’hui, je sais. Grâce à une thérapie que je suis depuis deux ans, j’ai commencé à sortir du brouillard mental dans lequel j’étais enfermée. J’ai commencé à comprendre que je n’étais pas folle, que je n’étais pas faible. J’étais sous contrôle, sous une forme de domination psychologique que l’on nomme aujourd’hui contrôle coercitif.

Le poids de la maladie et du silence

Ma maladie a été un révélateur. Quand on vit avec un cancer, on apprend très vite que le temps est précieux. Chaque jour passé dans la douleur, dans les cris ou le silence, est un jour de trop. Pourtant, malgré cette prise de conscience, je me retrouve aujourd’hui face à une peur vertigineuse : celle de partir.

Partir à soixante ans, après 40 ans de vie commune. Partir alors que mon corps est affaibli. Partir alors que je n’ai jamais vraiment vécu seule. Je ne sais pas par où commencer. Je ne sais pas comment cela peut se passer. Une séparation ? Un divorce ? Une fuite ? Chaque option semble être une montagne infranchissable.

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Une maison divisée, une vie éparpillée

Aujourd’hui, nous vivons encore sous le même toit, mais chacun à son étage. Une distance physique, oui, mais pas une distance émotionnelle. Il est toujours là, omniprésent, pesant. Il s’infiltre dans chaque recoin de ma tranquillité. Même quand il n’est pas dans la pièce il est là.

Je ressens une fatigue immense, une lassitude qui dépasse celle de la maladie. Mon esprit est épuisé de ce contrôle quotidien, de cette oppression silencieuse. Et je sais une chose : je ne veux plus vieillir comme ça. Je ne veux pas que mes dernières années soient définies par cette relation toxique qui a déjà pris tant de moi.

La peur du déclenchement

Il y a aussi cette peur. Celle de sa réaction. Ma thérapeute m’a parlé d’un risque de suicide. Est-ce une menace réelle ? Ou est-ce une énième forme de manipulation ? Je n’ai pas la réponse. Mais cette crainte est une enclume posée sur mes épaules.

Il y a aussi mes enfants. Dois-je leur en parler ? Les impliquer ? Je sais qu’ils ont grandi dans cette atmosphère toxique. Je sais qu’ils portent en eux des blessures invisibles, des silences trop lourds. Je les sens distants, maladroits face à cette situation, et je ne peux pas leur en vouloir.

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Un espoir fragile, mais tenace

Mais malgré tout, une petite voix à l’intérieur de moi me pousse à avancer. Je sais que quelque part, une autre vie est possible. Une vie où je pourrais respirer sans avoir peur de chaque réaction. Une vie où je pourrais écouter mon corps, prendre soin de lui, sans que chaque geste soit interprété, critiqué, contrôlé.

J’ai pensé à partir vivre ailleurs, peut-être à Brest, près de ma fille. Une résidence adaptée vient d’ouvrir là-bas. Peut-être que ce serait la solution ? Je pourrais continuer mes traitements, dans un autre hôpital, entourée de personnes bienveillantes.

Un pas après l'autre

Je sais que ce chemin sera long et douloureux. Mais je suis prête à le commencer. Je vais prendre des renseignements, parler avec ma fille, explorer les possibilités qui s’offrent à moi. Je vais avancer un pas après l’autre, sans précipitation, mais avec détermination.

Je ne sais pas encore comment cela va se passer. Je ne sais pas si j’aurai la force d’aller jusqu’au bout. Mais ce que je sais, c’est que je ne veux plus survivre, je veux vivre.

À celles et ceux qui lisent ces mots, sachez que l’emprise est une prison invisible, mais qu’il est possible d’en sortir. Même à 65 ans. Même avec un cancer.

Analyse psychologique de Claire

Claire, 65 ans, lutte à la fois contre un cancer chronique et 30 ans d’emprise psychologique exercée par son mari. Des années de contrôle coercitif ont créé une paralysie mentale, l’empêchant de prendre des décisions ou de se projeter dans un avenir différent. Son estime de soi est fragilisée, et chaque action lui demande un effort immense.

Le cancer a révélé l’urgence vitale de s’éloigner de cette emprise. Claire comprend que son environnement actuel aggrave son état de santé et amenuise ses chances de stabilisation. Pourtant, la culpabilité envers ses enfants et surtout la peur de la réaction de son mari, notamment un risque de suicide, pèsent lourdement sur ses épaules.

Malgré ces obstacles, Claire entrevoit une issue possible : un lieu de vie paisible, peut-être près de sa fille, où elle pourrait enfin respirer et se reconstruire loin du contrôle constant. Chaque pas qu’elle entreprend – prendre des renseignements, parler à sa fille, envisager une résidence adaptée – est une victoire contre l’emprise perverse.

Son histoire est celle d’une femme qui, malgré la maladie et les chaînes invisibles de l’emprise perverse, a envisagé la liberté, avec une résilience admirable et une force intérieure remarquable.

Geneviève Schmit – janvier 2025

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Genevieve Schmit

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