Je n’étais pas une de ses femmes que j’ai toujours jugé faible car elles ne sont pas capable de se protéger et de protéger leurs enfants de leurs bourreaux. Je suis forte, j’ai un caractère bien fait.
J’en étais persuadée.
Cette situation là n’était pas comparable, c’était autre chose, notre couple allait mal, surement à cause de moi.
D’ailleurs, mes proches ne voyaient rien, un homme violent ça se reconnait non?
Et puis, après tout il ne m’avait jamais frappée.. juste sorti un couteau de cuisine de temps en temps, c’était surement sous le coup de la colère.
Oui, je me souviens, parce qu’on peut en dire un peu, se plaindre un peu, mais surtout ne pas trop en dire, car parfois, il est gentil, on est heureux, dès fois ça dur plus de 3 jours.
Alors on espère que ces petits morceaux de bonheur deviendront notre quotidien.
Et, du coup, on ne veut pas que nos proches sachent qui il est vraiment, pour pouvoir sauvegarder les apparences.
Ce fichu espoir…
Si j’avais lu ce type de témoignages, j’aurais peut être pu prendre conscience plus vite que je n’étais pas seule, que ce n’était pas normal, que ça ne s’arrangerait pas.
J’aurais peut être arrêté de me chercher des excuses pour ne pas fuir..
Car plus le temps passe, moins on a de ressources pour fuir, plus ça devient dangereux.
Lors du premier rendez vous avec ma thérapeute, je lui expliquais toute cette culpabilité vis à vis de mon fils, tous ces regrets, tous ces remords. J’ai eu beaucoup d’émotion quand elle m’a dit: « rendez vous compte de tout le courage que vous avez eu pour partir si vite, et félicitez vous de ça« . Pour la première fois, enfin, quelqu’un me prenait au sérieux.
Passez le cap, ce sera dur, encore plus dur, mais faites confiance à ceux qui vous aiment, vraiment.
Et surtout, ne vous retournez pas, le retour en arrière en serait bien plus dangereux au final.
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Merci beaucoup pour votre retour touchant. C'est un plaisir de constater que mon travail vous apporte un sentiment de comprendre…