J’ai vécu 4 ans avec P. sans recevoir un seul coup.
Pourtant, très vite, j’ai eu peur pour ma vie.
Tant que j’étais soumise, je ne me doutais pas du danger, mais poussée par ma nature rebelle, j’ai fini par ne plus accepter la domination de P., et la peur s’est invitée dans notre foyer.
Chantages matériels et affectifs, menaces, brutalité verbale, intimidations et dénigrement.
Tous ces ingrédients, déversés sur ma vie quotidiennement mais à doses homéopathiques, ont participé à ma sidération et à ma paralysie face à un danger autrement plus grand, la mort.
J’ai confié un jour à une amie : « Je sais que c’est risqué de rester, mais c’est aussi risqué de partir . »
P. pratiquait la musculation et exhibait avec fierté sa force physique.
De caractère colérique et impulsif, il pouvait entrer dans des rages démesurées et vomissait sa haine par les yeux, la bouche, tout le corps, ce qui me figeait d’effroi.
Nous avons eu beaucoup de chance.
Aujourd’hui, avec ma fille à mes côtés, je revis…loin de P.
Je pense à toutes ces femmes qui survivent – car il s’agit bien de survie – avec cette peur mortifère, sans réussir à la nommer.
Hélène.
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Merci beaucoup pour votre retour touchant. C'est un plaisir de constater que mon travail vous apporte un sentiment de comprendre…