Aliénation parentale : quand des enfants deviennent des armes fatales – Témoignage

Dans ce chaos, sa fille cadette, Lila, âgée de 7 ans, a fait un choix différent. Elle a décidé de rester vivre auprès de sa mère, offrant à Amélie un réconfort précieux. Pourtant, ce choix est aussi une source d’inquiétude pour cette mère qui s’efforce de protéger sa petite des conflits familiaux, de la pression de ses frères et de la manipulation omniprésente.

Amélie tente de comprendre l’impensable. Ses fils, autrefois joyeux et proches d’elle, ont adopté le discours de leur père. Leurs paroles sont empreintes d’une colère injustifiée, de reproches incessants, et parfois de mensonges absurdes. Mathieu, malgré son jeune âge, commence à montrer des comportements inquiétants, comme un reflet de la manipulation qu’il subit. Romain, quant à lui, s’est enfermé dans une posture d’agressivité constante, parlant à sa mère comme s’il était le porte-parole de son père.

Chaque rencontre, en lieu médiatisé est un supplice. Lorsqu’elle a pu les voir durant les fêtes, leurs gestes et paroles lui ont brisé le cœur. Les cadeaux qu’elle leur avait apportés n’ont même pas été déballés en sa présence. « On ouvrira ça chez papa, » ont-ils froidement déclaré. Leur seul intérêt semblait se limiter à récupérer leurs affaires personnelles restées chez elle, affirmant qu’ils ne souhaitaient plus jamais revenir.

Dans cette guerre perverse, Amélie ne lutte pas seulement pour maintenir un lien avec ses enfants. Elle doit également affronter son ex-mari, qui refuse de vendre la maison familiale tout en cessant de payer l’indemnité d’occupation. Les procédures judiciaires s’enchaînent : enquête psychosociale, audience devant le JAF, plainte pour violences intrafamiliales déposée par son nouveau mari, Marc. Mais le système avance lentement, et pendant ce temps, les dégâts sur les enfants s’intensifient.

Les premières conclusions des enquêteurs sociaux lui apportent une lueur d’espoir : ils reconnaissent que Romain et Mathieu sont prisonniers d’une « dissonance cognitive », manipulés par un père qui cherche à les éloigner de leur mère. Pourtant, le chemin reste long, et les victoires juridiques ne garantissent pas le retour de ses fils.

Amélie est anéantie, mais elle refuse de sombrer. Elle pratique la cohérence cardiaque pour calmer ses angoisses et a commencé des séances d’EMDR pour apaiser la douleur lancinante de l’absence de ses enfants. « Je ne peux pas accepter que mes fils soient réduits à des pantins, » confie-t-elle avec une tristesse mêlée de colère. Chaque mot, chaque geste qu’ils reproduisent de leur père est une preuve supplémentaire de cette emprise dévastatrice.

Malgré tout, elle s’accroche aux rares moments de contact. Lorsqu’elle entend Romain pleurer ou voit Mathieu la fixer silencieusement avec des questions dans le regard, elle sait qu’ils sont encore là, quelque part, sous la carapace forgée par leur père. Elle leur écrit régulièrement des cartes, leur rappelant qu’elle les aime et qu’elle restera toujours là pour eux. « Je ne veux pas qu’ils oublient qu’ils ont une mère qui les aime, même si, aujourd’hui, ils refusent de le voir. »

Dans cette situation éprouvante, Amélie puise aussi de la force auprès de Lila. Sa fille lui rappelle chaque jour que, malgré la douleur, il est possible de reconstruire des moments de bonheur et de sérénité.

Amélie sait que cette bataille ne sera pas gagnée rapidement. Mais pour ses enfants, pour leur avenir, elle continue à se battre, dans l’espoir qu’un jour, Romain et Mathieu ouvriront les yeux sur la vérité et retrouveront le chemin de son amour.