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ToggleSortir de l'emprise perverse d'un manipulateur narcissique?
Interview donnée au journal « le Dauphiné », par Carlos De Sousa du Dauphiné Libéré
13 février 2022
Dans notre for intérieur, vous avez déjà eu l’impression vague qu’un collègue de travail vous bernait, ou qu’un homme est faussement sympathique envers vous dans le but d’obtenir quelque chose de vous. La manipulation est un processus complexe d’emprise dont il est difficile de s’en sortir. Nous avons interrogé Geneviève Schmit, thérapeute experte des manipulateurs pervers narcissiques et des phénomènes d’emprise perverse, pour nous aider à décrypter les ressorts qu’ils utilisent et comment s’en sortir.
La victime d'une ou d'un pervers narcissique souffre d'hyper dépendance affective...
Lorsque l’on parle de manipulation, vous penserez naturellement à un être dénué d’émotions, hyper calculateur et prêt à tout pour arriver à ses fins. Ce stéréotype véhiculé par Hollywood occulte complètement la banalité des manipulateurs dans la société.
Mais avant d’aller plus loin, il faut s’accorder sur la définition de la manipulation.
Geneviève Schmit, thérapeute et auteure de plusieurs ouvrages sur la manipulation, propose de distinguer la manipulation anodine, qui ne prête à aucune conséquence grave, de l’acte destructeur de manipulation : « La manipulation peut être un comportement tout à fait anodin dans la vie courante. On va prendre des gants, adapter son langage dans le but d’avoir plus de chances d’obtenir ce qu’on souhaite. C’est le genre de manipulation saine qui n’a aucune importance, souvent basée sur des petits services du quotidien. Persuader son enfant qu’il va réussir quelque chose alors qu’on n’est pas franchement convaincu qu’il en soit capable, c’est une manipulation saine. »
La manipulation, une question de curseur
Selon la thérapeute, tout est une question de curseur : « Je prends souvent l’image de la table de mixage : si on met le curseur en excès positif, on arrive chez les manipulateurs pervers qui n’ont absolument aucun égard pour les autres. À l’inverse, si on le place en excès négatif, on aura quelqu’un qui sera incapable d’émettre de la nuance dans ses propres, qui sera « cash », mais ce n’est pas quelque chose d’intéressant pour l’autre. »
Il ne faut en aucun cas diaboliser la manipulation, qui englobe donc un éventail de comportements différents et d’intentions contraires, mais honnir ses excès.
La dérive logique de la manipulation poussée est la manipulation perverse narcissique, qui aura comme unique but de détruire l’autre.
Deux grands types de manipulateurs
Selon Geneviève Schmit, les manipulateurs pervers se classent dans deux grandes catégories de deux manières :
Les manipulateurs narcissiques avérés : « Ce sont ceux qui le sont par instinct, c’est-à-dire qu’ils l’ont hérité génétiquement à travers une structure cérébrale différente des autres, notamment la zone neuronale de l’affect qui n’est quasiment pas stimulée. Ces enfants-là vont voir cette défaillance s’accélérer ou s’atténuer selon l’environnement dans lequel ils vont grandir. S’il tombe dans une famille où la manipulation, la violence et les tensions sont courantes, il va aggraver ce problème. »
Les pervers narcissiques réactionnels : « Dans une famille toxique, l’enfant ayant un cerveau normalement constitué va chercher à s’adapter à son environnement familial. Il va remarquer que ce comportement donne du pouvoir et va tenter de l’imiter, en apprenant à travers l’exemple de ses parents. Ça va aussi le rapprocher du parent toxique qui est le plus fort dans la famille, dans le but de s’allier à l’élément le plus dangereux de la famille. »
Le triangle de Karpman (ou triangle dramatique) est le terrain de jeu favori des manipulateurs pervers qui, selon les situations auxquelles ils seront confrontés, vont tantôt persécuter, s’apitoyer ou tenter de sauver sa « proie ». Il s’agit d’une dynamique relationnelle où chacun trouve sa place.
Une immaturité émotionnelle marquée
Les deux typologies ont pour point commun une immaturité émotionnelle totale, de celle que l’on retrouve chez un enfant de 5 ans, « un âge où l’on pense que l’on est le centre du monde » analyse la psychopraticienne.
D’un point de vue psychanalytique, Geneviève Schmit assimile cette absence de développement à un « moi qui ne s’est pas développé » : « Il est obligé de faire semblant, et pour faire semblant, il faut mentir, manipuler, etc. »
Les milliers de témoignages qu’elle a lus ou entendus lui ont permis de dégager quatre grandes étapes d’aliénation d’une personne par le manipulateur pervers, notamment dans la relation amoureuse :
D’abord, la lune de miel : « Le manipulateur pervers va tenter de correspondre parfaitement aux fantasmes et aux rêves de l’autre. La femme est « perchée sur sa licorne », dans un rêve chimérique de couple d’amour merveilleux alors que l’homme ne s’inscrit pas là-dedans. Le phénomène d’emprise se tisse à ce moment-là. » Des signaux d’alerte doivent faire réagir la potentielle victime : si elle sent que le discours est faux ou si elle a un sentiment de malaise face à lui par exemple. Mais le plus souvent, elles sont bercées par le déni, portées par le sentiment amoureux.
Puis un évènement ou un geste de trop va venir enrayer la mécanique manipulatrice, comme l’achat d’une maison ou l’arrivée d’un enfant. Dans ce cas précis, « le manipulateur n’est plus le centre du monde, donc on va se comporter de manière excessive et agressive avec la maman » pointe G. Schmit. Les crises psychotiques commencent. C’est une étape délicate, car le manipulateur peut vouloir se placer en victime si la vraie victime résiste, dans un effet miroir (ou gaslighning). Si la victime veut partir, le manipulateur va lui indiquer qu’elle va briser sa vie, sa famille, et qu’il pourrait même se suicider.
Enfin, le stade de l’éveil : la victime va ouvrir les yeux, « le voile se déchire » selon les mots consacrés par Geneviève Schmit. Elle peut vouloir s’en sortir, mais elle pourra également retourner chez le manipulateur, par peur des représailles, ou par dépendance financière, lorsqu’elles prennent conscience qu’elles n’ont rien à leur nom et pas d’argent par exemple.
Un lien assimilable à une addiction à une drogue
C’est seulement à ce moment-là que la thérapeute pourra intervenir pour sortir la victime des griffes de son bourreau, en lui posant des questions simples, car le lien entre eux est encore forts et assimilables à une addiction : « Je lui demande si c’est vraiment normal de souffrir autant quand on est en amour. Évidemment, la réponse est non. »
Tout comme l’addiction à une drogue, il faudra « sevrer la personne » et demander au médecin de faire un bilan sanguin, contacter un psychothérapeute qui pourra mettre en place des stratégies cognitivo-comportementales, et surtout contacter les amis qu’il nous reste pour la soutenir.
Reste ensuite à apprendre à vivre loin de lui, dans l’indifférence : « Quand la personne commence à sortir de leur emprise, je les encourage à ne pas rester figés dans la colère, à ne pas vouloir se venger, parce qu’en voulant lui nuire, on garde le lien avec le bourreau. J’amène les personnes à entrer en résilience, et à prendre leurs vies en main. Ce qui va perturber le plus le bourreau, c’est l’indifférence que lui portera son ancienne proie », conclut Geneviève Schmit, qui connaît bien le sujet puisqu’elle a été victime d’un manipulateur narcissique.
Parlons en !
Pour toutes consultations à distance, laissez-moi un texto au 06.43.43.15.79
Geneviève Schmit.
Facebook pour les victimes de violence psychologique et de manipulation perverse. Soutien.Psy
Je suis victime d une femme perverse narcissique . J ai vécu 2 années d enfer , et j ai rompu .
A ce jour , je me rends compte que je ne pense qu à elle , c est obsédant, cela m enlève toute mon énergie ….et elle me relance de temps en temps ….je réponds ….je vis dans l attente d un texto ou d un appel . Et pourtant , j ai réussi à stopper la relation et j étais certaine que ça allait passer avec le temps .C est de pire en pire ….une addiction .
J ai perdu 18 kg en 2 mois quand je l ai connue , j ai perdu le sommeil …J ai écrit plusieurs fois mon témoignage pour contacter des thérapeutes mais là , aujourd’hui, je n’ ai plus la force d écrire des éléments qui pourraient être significatifs . Je sais que je suis sous l emprise d une PN ….je l ai su dès le départ …et pourtant je n’ avais jamais entendu parler de ce genre de personne . Je me suis engagée dans cette histoire sciemment, mais je n’ ai pas pû arrêter la machine . Je suis encore « vivante » parce que j ai la chance d avoir des amies , à qui je me suis confiée dès le début.Je suis également suivie par un psychiatre .
Je crois que j écris ce mail parce que je recherche tout ce qui pourrait me sortir de là . J avais commencé une analyse en visio mais la thérapeute ne m a pas convenu , elle allait trop vite .
Voilà , j écris ce mail parce que ça me fait du bien de l exprimer de cette façon et que j ai lu attentivement vos publications . Peut être me répondrez -vous par mail …En fait , cette relation étant adultère , à distance de 600 km m’a tellement détruite ,qu aujourd’hui par exemple ,j ai vu qu on pouvait vous laisser un texto mais je suis incapable de donner mon numéro de téléphone . J ai peur de tout .
ALERTE AU MILIEU PSY.
Un webmaster affreusement malsain pique les articles de vos confrères pour sa petite gloire personnelle sur ce blog:
http://www.perver……
………..
A signaler ici: https://www.internet-signalement.gouv.fr/PortailWeb/planets/SignalerEtapeAccepter!execute.action
Mise en danger des personnes. Préciser en commentaire: Faux forum d’entraide. Incitations au suicide. A faire surveiller.