Le contrôle coercitif : comprendre et contrer la violence insidieuse qui détruit la liberté individuelle
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Le contrôle coercitif est un concept fondamental dans le cadre des violences conjugales, souvent mal comprises ou sous-estimées.
Contrairement aux violences physiques isolées, le contrôle coercitif se caractérise par un schéma persistant de domination et de manipulation qui vise à priver la victime de son autonomie. Cette forme de violence est insidieuse et difficile à identifier, car elle implique des stratégies subtiles, mais pourtant dévastatrices, qui laissent la victime sans ressources et isolée.
Le contrôle coercitif : définition et caractéristiques
Le contrôle coercitif définit un ensemble de comportements répétitifs et délibérés par lesquels une personne maintient l’autre dans une position de dépendance. Il s’agit d’un mélange de tactiques qui peuvent être psychologiques, économiques, sexuelles, administratives ou même parfois physiques. La particularité de ce type de contrôle est de sa nature globale : il ne s’agit pas de faits isolés, mais bien d’une multitude de faits qui, pris individuellement peuvent sembler anodins, mais qui entrent d’un système qui enveloppe et contraint progressivement la victime, indiquant ses choix, sa liberté et, finalement, son identité.
Ces techniques incluent la surveillance constante, l’humiliation répétée, la restriction des déplacements, la dévalorisation, le contrôle de l’accès aux ressources financières et l’isolement social. Par exemple, un agresseur peut décider où et quand sa victime peut sortir, lui interdire de voir ses proches, ou la manipuler en lui faisant porter la culpabilité sur des questions financières.
Les implications psychologiques et sociétales
Sur le plan psychologique, le contrôle coercitif entraîne chez la victime une dévalorisation constante d’elle-même, qui peut progressivement la conduire à accepter les mauvais traitements comme étant une norme. Ce processus a souvent pour conséquence la dépression, l’anxiété, voire des troubles de stress post-traumatique.
Sur le plan sociétal, le contrôle coercitif illustre les déséquilibres de pouvoir et les dynamiques de domination, notamment dans le cadre des relations intimes. Il contribue à maintenir un statu quo où la victime, mise sous emprise perverse, se sent incapable de quitter la relation ou même de demander de l’aide. Cette dynamique d’emprise est souvent ancrée dans un contexte de patriarcat qui, au fil des générations, a établi des modèles de comportement de contrôle et de subordination.
Les méthodes pour lutter contre le contrôle coercitif
Pour lutter contre le contrôle coercitif, il est essentiel de développer une compréhension claire de ses mécanismes. Les professionnels de la santé mentale, les travailleurs sociaux, le système de justice et les forces de l’ordre doivent impérativement être formés à reconnaître ces comportements d’emprise toxique. Contrairement aux agressions physiques, les signes de contrôle coercitif sont trop souvent difficiles à prouver et peuvent sembler subjectifs : il est donc crucial de se fier aux témoignages des victimes, aux indicateurs comportementaux et à l’évaluation de la dynamique relationnelle.
En Angleterre et au Pays de Galles, le contrôle coercitif est reconnu par la loi depuis 2015[1], avec des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Cette criminalisation a permis de mettre en lumière l’importance de ce phénomène et de donner aux victimes un cadre légal pour agir. En France, bien que la notion de violences psychologiques soit inscrite dans la loi[2], le concept de contrôle coercitif reste encore relativement méconnu et peu exploité.
Bien que l’Espagne n’ait pas de loi spécifique sur le contrôle coercitif, les aspects psychologiques des violences conjugales sont couverts par le Code pénal espagnol dans le cadre de la violence de genre.
[1] En Angleterre et au Pays de Galles, le contrôle coercitif est reconnu par la loi depuis 2015 grâce à la loi connue sous le nom de Serious Crime Act 2015, notamment l’article 76. Cet article définit le contrôle coercitif comme un comportement continu et récurrent qui vise à contrôler, isoler, et priver une personne de son autonomie dans le cadre d’une relation intime. Cette législation permet de condamner les comportements qui ne se manifestent pas essentiellement par des violences physiques visibles, mais qui sont tout aussi destructeurs.
[2] En France, la notion de violences psychologiques est inscrite dans le Code pénal, notamment à l’article 222-33-2-1, qui traite du harcèlement moral au sein du couple. Cette loi qualifie le fait de soumettre un conjoint, partenaire, ou ex-partenaire à des actes répétés ayant pour effet une dégradation de ses conditions de vie, altérant sa santé physique ou mentale. La loi du 9 juillet 2010, dite loi contre les violences faites aux femmes, a également contribué à formaliser cette reconnaissance des violences psychologiques dans le cadre des violences conjugales.
à retenir…
Le terme « contrôle coercitif » est celui à privilégier face à la justice. Les termes comme « manipulation perverse » ou « pervers narcissique » sont souvent mal vus car ils sont devenus trop à la mode, perdant ainsi leur rigueur et leur valeur juridique.
Utiliser le « contrôle coercitif » permet de mettre en avant une dynamique précise et mieux comprise par le système judiciaire, améliorant ainsi la crédibilité de la plainte.
La voie vers l'autonomie des victimes
Il est essentiel que les victimes du contrôle coercitif soient accompagnées non seulement pour sortir de cette situation mais également pour reconstruire leur estime de soi.
La prise de conscience est la première étape vers la libération : comprendre que les comportements de l’agresseur ne sont pas normaux ni acceptables.
Ensuite, il est nécessaire de mettre en place des stratégies de permettant de soutenir de se réapproprier son autonomie, qu’il s’agisse de retrouver une indépendance financière, de reconstruire des liens sociaux, ou de développer des mécanismes de protection contre de futures relations abusives.
Les méthodes comme l’EMDR[1] et la thérapie brève orientée solution[2] peuvent s’avérer très efficaces pour aider les victimes à surmonter les traumatismes du contrôle coercitif. La méthode Kaizen[3], quant à elle, est particulièrement pertinente pour introduire des changements positifs progressifs dans leur vie, leur permettant de regagner progressivement un sentiment de contrôle personnel.
[1] L’ EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une thérapie basée sur des mouvements oculaires ou autres stimulations bilatérales, utilisée pour traiter les traumatismes. Elle aide le cerveau à retirer les souvenirs traumatiques non digérés de manière à diminuer leur impact émotionnel, permettant ainsi à la personne de se libérer des symptômes liés au stress post-traumatique.
[2] La thérapie brève orientée solution est une approche centrale sur les solutions plutôt que sur les problèmes. Elle se concentre sur les objectifs et les ressources du patient, en l’aidant à identifier des exceptions positives au problème et à mettre en place des changements concrets pour avancer vers des résultats souhaités. Ce type de thérapie vise à des résultats en peu de séances, en exploitant ce qui fonctionne déjà dans la vie de la personne et en élaborant des stratégies pour reproduire ces succès.
[3] La méthode Kaizen est une approche japonaise d’amélioration continue qui se concentre sur des changements progressifs et constants pour améliorer les processus, les produits ou la qualité de vie. Le terme « Kaizen » se compose de « Kai » (changement) et « Zen » (meilleur), et l’idée fondamentale est que chaque petit progrès cumulé mène à des améliorations significatives au fil du temps. Dans le cadre psychothérapeutique ou personnel, la méthode Kaizen est souvent utilisée pour encourager des ajustements progressifs, moins intimidants que des transformations radicales, facilitant ainsi le changement durable et l’adaptation. Cela permet aux personnes de s’améliorer en avançant par étapes modérées, notamment le stress et la résistance au changement.
Ce que j'apporte aux victimes de contrôle coercitif
Grâce à mon expertise en tant que psychopraticienne spécialisée dans les violences psychologiques et la manipulation perverse, j’accompagne les victimes dans leur parcours vers la liberté et la reconstruction. Mon approche thérapeutique est personnalisée et s’effectue également à distance, intégrant entre autres, des techniques éprouvées telles que l’EMDR et la thérapie brièvement orientée solution. Mon objectif est de libérer les personnes de la prise perverse de leurs agresseurs, de les aider à reconstruire une vie épanouie, équilibrée, et à retrouver leur dignité grâce à la résilience. De plus, je les soutiens dans la constitution de leurs dossiers judiciaires, les aidant à structurer les informations nécessaires et à se préparer aux différentes procédures, un aspect souvent crucial pour obtenir justice et reconnaissance.
Conclusion
Le contrôle coercitif est un mécanisme de violence insidieux qui nécessite une prise de conscience collective et une meilleure reconnaissance légale. Pour protéger et aider efficacement les victimes, il est crucial d’améliorer la formation des intervenants, de sensibiliser la société et de renforcer la législation en la matière. C’est en informant et en soutenant les victimes de manière adaptée, et en garantissant un cadre juridique solide, que nous pourrons avancer vers une société où chaque individu a le droit de vivre sans prise, en toute dignité.
Références :
Quelques références françaises et belges incontournables sur le sujet du contrôle coercitif :
Andreea Gruev Vintila – Enseignante-chercheuse en psychologie sociale, elle s’intéresse à la victimologie et aux mécanismes de manipulation, contribuant à une meilleure compréhension des dynamiques de contrôle coercitif.
Michel Debout – Psychiatre et professeur de médecine légale, il a écrit sur les violences conjugales et le contrôle coercitif.
Sylvie Le Poulichet – Psychanalyste et chercheuse, elle explore les mécanismes de contrôle psychologique et la dépendance.
Jean-Michel Oughourlian – Psychiatre et spécialiste de la théorie mimétique, il traite des dynamiques de pouvoir et des relations destructrices.
Le pouvoir coercitif est une forme de contrôle qui vise à maintenir une personne sous l’emprise d’un agresseur en utilisant diverses formes de violence psychologique, physique, sexuelle, et parfois même de chantage.
Dans le cadre des violences conjugales, le conjoint violent fait preuve de violence verbale, de maltraitance, et de pressions psychologiques, cherchant à détruire psychologiquement sa victime pour l’isoler et la manipuler.
Ce pouvoir coercitif, souvent exercé par des personnes présentant des traits de perversion narcissique, transforme la victime en une proie totalement sous contrôle, incapable de porter plainte ou de se libérer de l’emprise.
L’objectif visé par l’aspect coercitif est de maintenir la victime sous l’ entreprise exercée par l’agresseur en utilisant différentes formes de violence conjugale, physique, verbale, sexuelle ou émotionnelle.
L’agresseur, souvent manipulateur et dénué d’empathie, veut s’assurer que la victime soit psychologiquement manipulée, isolée et contrôlée.
Cela permet au bourreau de détruire l’intégrité de la victime et de maintenir une situation où elle devient totalement dépendante.
Cet état rend la victime incapable de reconnaître la violence ou de sortir de la relation violente.
Pour prouver le contrôle coercitif, il est essentiel de documenter toutes les formes de violence subies, qu’elles soient physiques, sexuelles, ou verbales.
Il est important de rassembler des preuves de l’ entreprise exercée par le conjoint, souvent via des comportements de culpabilisation, de manipulation perverse, ou d’accusations constantes visant à faire passer la victime pour responsable.
Un agresseur à tendance narcissique peut être manipulateur au point de faire passer pour une victime.
Les rapports d’experts, comme une analyse psychanalytique ou psychiatrique, peuvent aider à démontrer la nature pathologique de ces comportements et la dynamique destructrice imposée.
Si votre ex-conjoint continue de vous culpabiliser, de vous harceler verbalement, ou de manipuler les enfants en tant que parent toxique, il est probable qu’il exerce toujours une prise sur vous.
La jalousie excessive, les tentatives de séduction manipulatrice, ou l’accusation constante des problèmes comme étant de votre faute sont des signes.
Ces agissements destructeurs, souvent liés à des traits de narcissisme, visent à vous empêcher de vous défaire de l’emprise et de sortir de l’emprise de manière saine.
Geneviève Schmit – octobre 2024
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Geneviève Schmit.
Facebook pour les victimes de violence psychologique et de manipulation perverse. Soutien.Psy
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Bonjour Myriam, Je tiens tout d'abord à vous remercier chaleureusement pour votre partage et pour la confiance que vous m'accordez…