Reconnaître le contrôle coercitif
Les auteurs de contrôle coercitif emploient une combinaison de tactiques, exploitant systématiquement les vulnérabilités, les insécurités, et les faiblesses perçues chez la victime.
Ces méthodes sont soigneusement orchestrées pour instaurer un pouvoir absolu et un contrôle total sur la victime.
En agissant de manière insidieuse et persistante, l’agresseur prive la victime de son autonomie, réduit ses possibilités de résistance, et crée une dynamique de dépendance qui la contrainte progressivement à se soumettre à l’emprise.
Couper la victime de ses amis et de sa famille, créant une dépendance totale ainsi qu’un sentiment d’insécurité et de perte de repères. L’objectif est de rendre la victime entièrement dépendante de l’agresseur, tant sur le plan affectif que pratique, en l’empêchant de recevoir le soutien extérieur qui pourrait l’aider à sortir de cette situation.
L’agresseur peut refuser à la victime l’accès aux besoins essentiels tels que la nourriture, le sommeil, l’hygiène ou les soins médicaux. Cette privation vise à affaiblir physiquement et mentalement la victime, la rendant plus vulnérable et dépendante. Par exemple, il peut interdire l’accès à la salle de bain, empêcher la victime de dormir en la réveillant régulièrement ou en lui parlant indéfiniment, ou la priver de soins médicaux et psychologiques vitaux pour son bien-être. La privation de ces besoins fondamentaux crée une situation où la victime se trouve dans une lutte constante pour sa survie.
L’agresseur surveille la victime en suivant son emploi du temps de manière rigide, en utilisant des dispositifs de localisation, des outils en ligne, ou des logiciels espions pour savoir exactement où elle se trouve et avec qui. Cette surveillance permanente vise à supprimer toute intimité ou vie privée de la victime, la privée de la moindre liberté de mouvement ou d’interaction sociale. Cela crée une atmosphère de contrôle omniprésent, où la victime se sent constamment enregistrée et donc incapable de se tourner vers des supports extérieurs.
L’agresseur prend des décisions arbitraires concernant les activités quotidiennes de la victime, comme les lieux où elle peut aller, les personnes qu’elle peut rencontrer, ses vêtements, ou même les heures auxquelles elle peut dormir. Ce contrôle est extrêmement intrusif et vise à déshumaniser la victime, lui faisant perdre toute autonomie sur ses propres choix. En dictant ce qu’elle porte ou les endroits où elle se rend, l’agresseur s’assure que chaque aspect de la vie de la victime est sous sa domination, annihilant toute volonté personnelle.
L’agresseur empêche la victime d’accéder à une aide psychologique ou aux services médicaux, soit en bloquant ses déplacements, soit en la dissuadant activement. En lui refusant l’accès à des ressources extérieures, comme les consultations psychologiques ou les services de santé, l’agresseur maintient la victime isolée et vulnérable, l’empêchant de recevoir un soutien qui pourrait l’aider à se libérer de la situation. Cela inclut également la manipulation pour convaincre que demander de l’aide est inutile ou dangereux, renforçant ainsi son isolement.
Répéter constamment que la victime ne vaut rien, en la rabaissant par des critiques destructrices et des humiliations quotidiennes, y compris des moqueries et des attaques verbales. Ces comportements visent à éroder l’estime de soi de la victime, à la faire douter de sa valeur personnelle, et à renforcer sa dépendance à l’agresseur en la persuadant qu’elle ne peut réussir ou être aimée ailleurs.
Imposer des règles ou des activités dégradantes et humiliantes, telles que des tâches absurdes ou des comportements dévalorisants en public, visant à détruire l’estime de soi. Ces actions cherchent à priver la victime de sa dignité, en la rendant honteuse de sa propre personne et en la convainquant qu’elle n’a aucune valeur. Cela peut inclure des injonctions humiliantes, l’obligation de demander la permission pour des actions basiques, de demander pardon ou des commentaires déshumanisants visant à renforcer le contrôle de l’agresseur.
Contraindre la victime à participer à des actes illégaux, souvent pour lui faire porter une part de responsabilité et ainsi la lier à l’agresseur à vie. En rendant la victime « complice » de ses propres délits, le manipulateur pervers renforce son emprise en la dissuadant d’alerter les autorités, car elle pourrait également être incriminée. Cela crée une peur permanente chez la victime et renforce le sentiment qu’il n’existe aucune sortie du problème possible.
Contrôler toutes les ressources économiques, en donnant une allocation minimale ou en privant la victime de l’accès à ses propres revenus, la restitution ainsi entièrement dépendante financièrement de l’agresseur. L’agresseur peut obliger la victime à payer tous les frais courants du ménage, l’appauvrissant progressivement, tandis que lui-même acquiert des biens à son nom, renforçant ainsi son pouvoir économique. Cet abus inclut également l’empêchement de rechercher une aide professionnelle, notamment des avocats ou des conseillers financiers, limitant la capacité de la victime à défendre ses droits et à échapper à la situation. Cette dépendance économique entrave toute tentative de liberté ou d’autonomie.
Inclure les menaces de blessures physiques, de meurtre, ou d’autres formes de violence envers la victime, les enfants, les proches, ou même les animaux de compagnie. Ces menaces peuvent être explicites ou implicites et viser à instaurer un climat de terreur permanent. L’agresseur peut menacer de faire du mal à des êtres chers pour contrôler les actions de la victime, lui faisant craindre pour leur sécurité. Ces menaces servent non seulement à intimider, mais également à empêcher toute tentative de fuite ou de demande d’aide, renforçant ainsi la prise psychologique de l’agresseur.
Menacer de révéler des informations sensibles, telles que l’orientation sexuelle, des confidences familiales, ou d’autres secrets personnels partagés au début de la relation, quand la victime s’était totalement ouverte à celui qui allait devenir son bourreau. En exploitant cette vulnérabilité initiale, l’agresseur qui aura constitué comme des dossiers sur sa proie, utilise ces informations pour exercer un contrôle psychologique puissant, maintenant la victime dans la peur constante d’une humiliation publique ou de répercussions sociales. Cela crée une entreprise durable, où la victime se sent piégée par la confiance qu’elle s’offre au début de la relation.
L’agresseur cause des dommages matériels en brisant ou cachant des objets de valeur sentimentale ou matérielle pour punir la victime et instaurer un climat de peur. Cette destruction vise à priver la victime de symboles de réconfort, renforçant ainsi l’isolement émotionnel et créant une insécurité permanente quant à ce qui pourrait être détruite ensuite.
L’agresseur utilise des techniques visant à rendre la victime confuse et à la faire douter de sa santé mentale. Cela inclut cacher des objets importants (comme des clés), pousser la victime à chercher pendant des heures, puis les remplacer discrètement, ou encore dire une chose pour ensuite nier l’avoir dit. Ces actes constants génèrent un stress intense et la sensation de perdre pied. Ces manipulations peuvent mener la victime à douter tellement d’elle-même qu’elle en vient parfois à demander une hospitalisation psychiatrique. Ce processus de confusion vise à renforcer le contrôle de l’agresseur et à accroître la dépendance de la victime, en la rendant incapable de faire confiance à sa propre perception de la réalité.
Les agressions physiques vont des coups aux blessures plus graves, tandis que les agressions sexuelles incluent le viol, souvent utilisé comme des instruments de contrôle. L’agresseur recourt à la violence physique ou sexuelle non seulement pour infliger de la souffrance, mais aussi pour asseoir son pouvoir et sa domination, ou pour tenter de reprendre le contrôle lorsque la victime montre des signes de regagner confiance en elle. Ces violences visent à maintenir la victime dans un état constant de soumission et de terreur.
Empêcher la victime d’accéder aux transports, de travailler ou d’étudier la privée de toute forme d’autonomie financière et sociale. L’agresseur limite les déplacements de la victime, la coupant de toute forme de soutien extérieur et de ressources indépendantes, renforçant ainsi sa dépendance totale et rendant toute fuite encore plus difficile.
Cette technique consiste à manipuler la perception de la réalité de la victime en niant des faits, en déformant des événements, ou en la blâmant pour ses émotions. L’agresseur fait en sorte que la victime doute de son propre jugement, de ses souvenirs, et même de sa santé mentale, ce qui érode sa confiance en elle-même et la rend de plus en plus dépendante de l’agresseur pour valider la réalité.
L’agresseur alterne entre des moments de fausse affection et de violence, créant une confusion émotionnelle chez la victime. Cette dynamique, où des moments d’amour se mêlent à des abus, emprisonne la victime dans une puissante dépendance affective. La victime est constamment en quête de rétablir les moments d’affection initiale, espérant que, en faisant mieux, en faisant plus, l’agresseur « redevienne » celui qu’elle avait connu.
L’agresseur utilise les enfants comme levier de chantage, menaçant de priver la victime de la garde ou du contact avec eux pour exercer une pression insupportable. Comment mieux contrôler une mère que par son enfant ? Ces menaces visent à paralyser la victime, car la peur de perdre ses enfants ou de les voir subir des représailles est souvent la pire crainte qu’elle puisse ressentir, assurant ainsi un contrôle efficace et durable.
Pour le manipulateur pervers, l’enfant n’est rien d’autre qu’un outil pour asservir la mère ou une extension flatteuse de lui-même. Cette instrumentalisation de l’enfant est une stratégie cruelle qui prive non seulement la victime de sa liberté mais aussi l’enfant de son droit à une enfance sécurisée et aimante.
Ces comportements visent tous à renforcer la prise de l’agresseur et à priver la victime de son autonomie, rendant toute tentative de rupture extrêmement difficile.
Pour les victimes de manipulateur pervers narcissiques, hommes ou femmes, cette entreprise est construite de manière insidieuse, créant une toile invisible de contrôle et de peur qui piège la victime.
Chaque technique, chaque mot destructeur, chaque acte de manipulation vise à éroder l’identité, la confiance et la liberté de la victime. Cependant, la compréhension de ces mécanismes est un premier pas essentiel vers la libération.
En étant accompagnée par un professionnel, la victime peut petit à petit reprendre le contrôle sur sa propre vie, briser les chaînes de la manipulation, et retrouver sa dignité.
Se libérer d’un manipulateur pervers narcissique exige un courage immense, mais c’est un chemin vers une renaissance, où il est possible de retrouver sa voix et de bâtir une vie épanouie, libre de toute entreprise.
À retenir :
Le terme « contrôle coercitif » est le seul reconnu par la justice pour décrire les dynamiques de manipulation perverse .
Utiliser ce terme permet de qualifier également les faits et d’assurer une meilleure reconnaissance des violences subies.
Geneviève Schmit – octobre 2024
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Pour prouver le contrôle coercitif, il est essentiel de documenter les comportements manipulateurs et de maltraitance exercés par le conjoint. Cela peut inclure des preuves de harcèlement moral, de culpabilisation constante, et de dépendance émotionnelle imposée à la victime, qui se retrouve sous la prise d’une personne toxique. Un agresseur manipulateur peut jouer sur la séduction initiale pour détruire ensuite psychologiquement sa victime, la coupable et la faire passer pour responsable.
Des témoignages, des rapports de psychiatres ou psychanalystes, des échanges écrits (messages, emails), ainsi que des observations d’un parent toxique peuvent appuyer la preuve de l’entreprise.
Sortir de l’emprise et se libérer de ce type de relation nécessite souvent un soutien juridique et psychologique solide, incluant des méthodes de contre-manipulation pour défaire le pouvoir de l’agresseur et échapper à son entreprise .
Le pouvoir coercitif est une forme de contrôle exercée par une personne manipulatrice pour maintenir une prise sur sa victime. Il utilise la culpabilisation , la manipulation mentale et des comportements pervers pour que la victime se sente responsable et dépendante.
Souvent, l’agresseur fait passer pour une victime et manipule de façon insidieuse, exploitant les failles narcissiques de la victime. Cette entreprise est difficile à défaire sans aide extérieure, telle qu’un soutien de psychiatre ou de psychanalyste, car l’agresseur sait comment manipuler pour empêcher toute tentative de se libérer de l’entreprise.
Un comportement contrôlant et coercitif est un ensemble de manipulations psychologiques visant à maintenir une entreprise sur une personne. Cela inclut des stratégies telles que la culpabilisation , le manque d’ empathie et des manipulations pour faire passer l’agresseur pour une victime .
La personne manipulatrice, souvent dotée de traits de narcissisme , sait manipuler et exploiter la faille émotionnelle de sa victime pour la garder sous l’emprise .
Les comportements pervers peuvent détruire la confiance , laissant la victime manipulée et incapable de défaire de l’entreprise sans aide professionnelle.
L’objectif de l’aspect coercitif est de maintenir une prise totale sur la victime, en utilisant des mécanismes de manipulation affective et des comportements pervers pour contrôler ses actions et ses pensées.
L’agresseur culpabilise constamment la victime pour la rendre dépendante et se positionner en fausse victime, tout en laissant penser qu’il agit pour son bien.
Ces tactiques exploitent souvent les failles narcissiques de la victime, qui tombe sous l’emprise et se retrouve manipulée, perdant toute capacité à échapper à l’emprise.
Le but ultime est de défaire la volonté de la victime pour assurer un contrôle permanent.
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Geneviève Schmit.
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