Comment la compétition parentale encouragée par la justice compromettent le développement émotionnel de nos enfants en bannissant l'ennui
Dans le cadre de mon travail sur les relations toxiques et la manipulation, j’ai observé une tendance alarmante : la compétition entre parents séparés pour le titre de « meilleur parent », souvent arbitré par la justice et les services sociaux. Cette compétition se manifeste fréquemment par une surenchère d’activités imposées aux enfants, dans une tentative de prouver son aptitude parentale. Ce phénomène est particulièrement prononcé dans les cas de séparations issues de relations toxiques ou perverses.
L’aspect financier est un élément souvent négligé mais crucial dans cette dynamique. En général, le parent ayant plus de moyens financiers, souvent le père, est en mesure d’inscrire l’enfant dans plus d’activités et voyages coûteux, ce qui est perçu comme un signe de « meilleure » parentalité. Cette disparité financière marginalise le parent moins aisé, souvent la mère, et renforce les stéréotypes de genre en matière de rôles parentaux.
Il est crucial de comprendre que cette surenchère d’activités n’est pas dans l’intérêt de l’enfant, mais sert plutôt à alimenter une dynamique de pouvoir et de contrôle entre les parents. En remplissant chaque instant de la vie de l’enfant avec des activités planifiées, nous le privons d’un aspect fondamental de son développement : la gestion de l’ennui. Ce temps « vide » est en réalité un espace précieux pour le développement de l’imagination, de la réflexion et de l’autonomie de l’enfant.
La justice et les services sociaux doivent reconsidérer leur approche en ce qui concerne la détermination du « meilleur » parent. Le bien-être de l’enfant doit être la priorité, et cela inclut la possibilité pour lui de s’ennuyer, de rêver et de développer son monde intérieur. Dans une époque où la stimulation constante est la norme, à tel point que même dans des espaces aussi intimes que les toilettes, les écrans de téléphone semblent indispensables, il est plus important que jamais de préserver ces espaces de liberté mentale pour nos enfants.
Ironiquement, en prétendant agir dans « l’intérêt supérieur de l’enfant« , la justice et les services sociaux contredisent souvent les besoins fondamentaux de ces mêmes enfants qu’ils prétendent protéger.
Geneviève SCHMIT - Septembre 2023
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