En ce moment les médias diffusent la triste réalité de l’assassinat de femmes par leurs conjoints. Le mot communément associé à ces drames aujourd’hui est « féminicide ». Ils n’en restent pas moins de tragiques assassinats.
Aujourd’hui, 3 septembre 2019, 100 femmes ont déjà été assassinées en France par leurs compagnons. La centième, une toute jeune femme de 21 ans, a été retrouvée sous un tas d’ordures. Deux jours plus tôt, c’est une femme de 92 ans qui a été tuée par son mari.
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Toggle"Meurtrier" ne veut pas dire pervers narcissique
Je crois que cet amalgame est particulièrement négatif, et nuit à la bonne compréhension de ce qu’est véritablement la perversion narcissique, et à ce qu’endurent les victimes.
Il est essentiel de comprendre que tous les hommes qui tuent leurs femmes ne sont pas nécessairement des pervers narcissiques, que les pervers narcissiques ne sont pas nécessairement des tueurs de femmes.
Pour autant, il ne faut pas nier que des pervers narcissiques peuvent aller jusqu’à tuer leurs compagnes dans des crises de rage démentielle.
En ce qui concerne le pervers narcissique, la violence arrive lorsque ce dernier ne peut plus contrôler la tension extrême qu’il a en lui-même. C’est donc bien par une perte momentanée de contrôle qu’il exercera une violence pulsionnelle, parfois mortelle.
Ce geste de violence aura un double effet : d’une part il va soumettre sa proie qui sera terrifiée et donc affaiblie, d’autre part il vient renarcissiser le bourreau et le replacer dans sa toute-puissance.
Par contre, il est important de comprendre qu’avant de tuer, chacun de ces hommes, ou parfois de ces femmes, ont émis des signaux dont il aurait fallu tenir compte à tous niveaux.
Responsabilité de chacun
Leur mettre l’étiquette d’une psycho-pathologie, quelle qu’elle soit, n’atténue en rien la gravité de ce qui a été fait. Raconter l’enfance difficile ou les traumatismes vécus par les tortionnaires n’a jamais rendu la vie aux femmes ni aux enfants morts à cause de leur rage incontrôlée et pulsionnelle.
Toutefois ils ne sont pas seuls responsables de ces drames…
L’impossibilité de prendre en compte les cris d’alarme des victimes potentielles impactent pour beaucoup le nombre de celles qui, aujourd’hui, reposent sous terre. Toutes ces femmes, tous ces enfants, ont parlé avant leur mort mais la société n’a pas pu, ou n’a pas eu les moyens, n’a pas su prendre en considération tous ces cris.
Ce n’est pas le cri des victimes qui fait défaut mais bien l’écoute qui en est faite !
Tout ce qui a lieu en ce moment dans les médias est une lame de fond supplémentaire, qui risque malheureusement de venir mourir, comme toutes les précédentes, sur la plage de l’indifférence et de nos problèmes du quotidien.
Et c’est bien cela qu’il faut éviter. Éviter que se rendorme les consciences. Éviter de retourner dans le train-train quotidien qui nous permet d’échapper à notre sentiment d’impuissance.
Comme souvent, nous réagissons à l’émotion et non par raison.
Cette raison il faut impérativement la retrouver, nous devons la faire évoluer, c’est notre conscience qui doit évoluer… Mais pas seulement…
L'emprise perverse
Pour ma part, les années de travail effectuées auprès des victimes, ainsi que mes échanges constants avec ceux qui sont censés les aider, m’a bien fait comprendre que le plus difficile à appréhender est le phénomène d’emprise. C’est justement ce point précis qui déterminera, si la victime consciente de ce qui se passe, restera ou-même retournera auprès de son bourreau.
Ce matin encore, j’entendais une personne appartenant aux Forces de l’Ordre, me dire : « Elle n’avait qu’à porter plainte et partir ! » Cette absence de conscience du phénomène d’emprise est malheureusement fort courant.
La prise en charge des personnes qui appellent au secours doit impérativement évoluer!
Il nous faut une prise en charge des victimes et également une prise en charge des bourreaux.
Il est incroyable de voir encore aujourd’hui, en France, en 2019, des juges qui ordonnent à des femmes en danger de retourner chez elles, auprès de leurs bourreaux, le temps de la procédure (parfois six mois, un an…), sous peine de perdre leurs droits et leurs enfants. Il faut entre deux et six semaines pour mettre en place une ordonnance de protection… Cherchez l’erreur…
Et répétons encore une fois: tous les hommes violents ne sont pas nécessairement pervers narcissiques, et tous les pervers narcissiques ne sont pas nécessairement des assassins.
Rien ne peut se faire sans une indispensable évolution de conscience.
Comment faire évoluer les consciences ? Comment dans ce monde en chaos, ce monde dans lequel les règles sont rejetées, dans lequel les valeurs sombrent dans le spectacle misérable que nous offre les réseaux sociaux?
Nous sommes dans un monde où il n’existe plus de références valables, où les notions de bien et de mal sont devenues totalement floues. Nous évoluons dans un monde sublimé par le spectacle pitoyable donné par des personnalités qui encensent la médiocrité rendues médiatiques par leurs frasques, et qui promulguent la violence comme un acte légitime. Il suffit pour cela de voir les épisodes à rebondissement offerts par des bagarres puériles de rappeurs surmédiatisés, imbus de leur personne et applaudis par une horde hystérique. Au-delà de ces individus, qui, en tant que tels ont bien peu d’importance, nous pouvons nous rendre compte du désastre en lisant les commentaires qui suivent immanquablement les articles à leurs sujets. Ils deviennent références.
Comment faire évoluer les consciences quand, sont mis en avant les tourments psychiques, psychiatriques et émotionnels d’un écrivain, renforçant par la même occasion la promotion de son dernier livre, tout en justifiant ses multiples dérapages sexistes, racistes et comportementaux par son malheur passé et la haine non digérée qu’il se voue à lui-même autant qu’aux autres. Encore un qui fait l’impasse sur la notion même de résilience si chère à Boris Cyrulnik (neuro-psychiatre français).
(La résilience est la capacité pour un individu à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress. En psychologie, le concept de résilience ou « l’art de naviguer entre les torrents », est introduit en France par Boris Cyrulnik.)
Comment faire évoluer les consciences quand nos dirigeants, ceux qui sont censés nous ouvrir le chemin et nous protéger, se comportent comme des adolescents attardés dans une cour de récréation?
Comment faire évoluer les consciences lorsque l’on préfère tuer le messager plutôt qu’écouter le message qu’il transmet et qui risque de nous mettre en face de nos responsabilités écologiques ?
Former !
Il faut former ! Former les services juridiques, former les Forces de l’Ordre, former les enseignants, former les personnels médicaux, former les encadrants, former quiconque en a besoin.
Tous ont droit à des formations professionnelles concernant la violence conjugale mais, les choix se posent bien souvent ailleurs. Ces formations professionnelles ont bien été prévues dans la loi de 2010. Combien ont réellement été formés ? Avant de faire les grand-messes en réaction à une pulsion émotionnelle il faudrait déjà mettre en place ce qui était prévu.
Bon courage à tous!
Geneviève Schmit
Le 3 septembre 2019
Parlons en !
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Geneviève Schmit.
Facebook pour les victimes de violence psychologique et de manipulation perverse. Soutien.Psy
Un PNM peut guider sa proi vers le suiside ou la conseiller de se suicider pour se liberer desmanipulations exercer par son conjoint. est ce un feminicide sans pour autant utiliser la force pour cmpleter son acte?
Pere dune fille qui c’est suicidé du aux manipulation deso conjoint.
Je vais témoigner sans être anonyme justement pour briser ce silence, de toute façon, il m’a cassé la colonne vertébrale,
Et que mon père est aussi comme ca,