Liste des Violences Éducatives Ordinaires pour l’enfant (VEO)

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Il est possible de dresser une liste des VEO (Violences Éducatives Ordinaires).Elles peuvent être regroupées en plusieurs catégories : les violences physiques et psychologiques sont les plus flagrantes. Mais nous pouvons y ajouter celle beaucoup plus sournoises, les violences culturelles et les « violences douces« . Malheureusement, il en existe encore de nombreuses « violences ordinaires » moins communément reconnues, et donc bien plus pernicieuse.

Vous trouverez ici une liste non exhaustive des VEO.  Cet article est tiré de celui, bien plus complet, du site Darumama qui suggère vivement de lire ce livre: Les Violences Éducatives Ordinaires (VEO) : qu’est-ce que c’est?.

La liste des VEO permet de lever certains tabous, de remettre en perspective notre héritage éducationnel et d’envisager de penser à une nouvelle façon d’accompagner l’enfant, sans violence.

Liste des VEO et catégories

Les VEO physiques

  • Lever la main sur l’enfant : fesser, gifler, donner une tape sur la main.
  • Bousculer l’enfant, le pousser, le secouer, le tirer, le pincer, tirer ses oreilles, ses cheveux ou ses joues…
  • Au niveau de l’alimentation : forcer l’enfant à manger ou à l’inverse l’empêcher de manger ou boire, ou encore le priver de dessert. Nourrir (allaitement ou repas) l’enfant sans prendre en compte sa faim, mais en fonction d’un horaire.
  • Au niveau de l’hygiène : empêcher l’enfant d’aller aux toilettes ou le forcer, en mettant un enfant sur le pot avant qu’il ne le demande. Conditionner l’enfant à la continence. Prodiguer des soins sans prévenir, comme arriver derrière pour nettoyer son visage ou le moucher sans le prévenir
  • Dans ses besoins de stimulations et mouvement : empêcher l’enfant de sortir, le priver d’activité, le contraindre à rester sans bouger sur une chaise ou dans le coin.

Les VEO psychologiques

  • Élever la voix : crier, faire peur à l’enfant.
  • Punir : réprimander, brimer. Mettre au coin, forcer l’isolement temporaire.
  • Menacer et faire du chantage : priver l’enfant de quelque chose, confisquer un objet (doudou, tétine, jouet…). Créer un tableau d’appréciation du comportement de l’enfant (avec des couleurs, des smileys, des étoiles ou des points). Mettre des étiquettes (positives ou négatives). Donner des récompenses.
  • Humilier : rabaisser, insulter, se moquer. Dénigrer. Donner des surnoms humiliants, blessants. Critiquer l’enfant devant lui, critiquer ses gouts, ses envies ou ses ami(e)s.
  • Concernant les pleurs : laisser pleurer l’enfant seul. Ignorer la détresse émotionnelle de l’enfant. Ne pas écouter l’enfant. Provoquer les pleurs de l’enfant volontairement. Rire quand l’enfant est en détresse.
  • Au niveau relationnel : mentir, cacher des choses impliquant l’enfant. Comparer les enfants. Dénigrer. Menacer de perdre l’amour ou l’affection de ses parents ou proches. Menacer de séparation (de donner l’enfant, l’abandonner, le placer en pension…).
  • Au niveau de son intégrité physique et du consentement : ne pas arrêter de chatouiller ou de l’embrasser quand l’enfant le demande.
  • Ne pas respecter son intimité : changer la couche du bébé devant tout le monde. Entrer dans la chambre de l’enfant sans y être invité, lire son courrier, ses comptes sur les réseaux sociaux.
  • Au niveau de se vêtir : forcer l’enfant à mettre les habits que l’on choisit au lieu de respecter ses gouts. Le forcer à mettre un vêtement sans marge de manœuvre (explications, possibilité de choix…). Forcer un enfant à rester nu (par exemple à la plage) alors qu’il ne le veut pas.
  • Au niveau du sommeil : réveiller brusquement l’enfant (lumière vive, bruit). Empêcher l’enfant de dormir ou au contraire l’y forcer pour qu’il se calque à un horaire.
  • Concernant les possessions de l’enfant : jeter ses jouets sans son accord. Le menacer de jeter les jouets sous prétexte qu’ils ne sont pas rangés ou qu’il a fait quelque chose de « mal ». Faire du « mal » au doudou de l’enfant à titre d’exemple (fesser le doudou, le décapiter… pour menacer l’enfant indirectement).
  • Concernant sa relation à l’enfant et notre représentation de l’enfant : se placer en autorité toute puissante (adultisme). Faire preuve de laxisme. Avoir des attentes qui ne concordent pas au développement de l’enfant.

Les VEO socio-culturelles

C’est une catégorie dont on parle moins souvent et qui est tout aussi intéressante à mettre en lumière. Ces violences culturelles, associant souvent un volet physique et un volet psychologique, touchent à nos valeurs, en tant que personne et société. Elles sont considérées comme non respectueuses de l’enfant, car elles bafouent le consentement de l’enfant et la possibilité de faire un choix libre et éclairé.

  • Au niveau des stéréotypes des genres : imposer notre vision de ce que sont un homme et une femme (à travers nos mots, nos gestes, nos attentes, les jouets…).
  • Au niveau des croyances et traditions : imposer ou interdire une religion / des croyances et des coutumes – exécuter des interventions chirurgicales.
  • Imposer un régime alimentaire.
  • Imposer nos valeurs et notre vision du bien et du mal.
  • Au niveau du corps et de l’image du corps : percer les oreilles d’un enfant sans son consentement éclairé et réfléchi. Couper les cheveux quand l’enfant ne le veut pas, ou à l’inverse lui interdire de les couper. Circoncire sans son consentement éclairé et réfléchi. Décalotter (l’excision fait davantage partie des maltraitances que des VEO).
  • Au niveau de la bienséance et des règles de politesse : forcer à s’excuser ou à dire merci, à faire ou recevoir la bise ou un câlin.

Les VEO dites « douces »

Les « Douces Violences » sont des comportements en apparence anodins, mais qui, répétés, peuvent être néfastes pour l’enfant.

  • Dans la façon de s’adresser à lui ou devant lui : donner des surnoms (moqueur, stéréotypant). Utiliser le second degré lorsque l’enfant n’est pas capable de le comprendre. Parler à l’enfant de lui ou de soi en utilisant la 3e personne. Parler de l’enfant devant lui sans l’inclure dans la conversation. Parler devant l’enfant dans une langue étrangère ou épeler des mots pour qu’il ne comprenne pas et soit exclu de la conversation.
  • Vis-à-vis du respect de son rythme et de son autonomie : presser l’enfant dans ses activités. Faire à sa place, car on le trouve trop lent.
  • Vis-à-vis du respect de ses besoins de stimulations et motricité : utiliser un parc ou un lit-cage alors que l’enfant a besoin de se mouvoir. Empêcher un bébé de se mouvoir librement à cause de ses vêtements/chaussures non adaptés. Mettre l’enfant dans sa chaise haute (ou toute autre position de laquelle il ne sait pas se dégager seul) pour un temps prolongé et sans raison. Mettre l’enfant dans un par cet ne plus s’en préoccuper. Utiliser systématiquement la poussette avec un enfant qui demande à marcher. Mettre devant un écran (télévision, console, tablette… tout « babysitting numérique ») pour avoir la paix. Forcer à rester à table pendant le repas.
  • Parler en mal d’un proche devant l’enfant : les paroles dénigrantes concernant un proche de l’enfant prononcée par une personne tierce devant lui, en s’adressant directement à lui ou non (par exemple: « ta maman ne t’aime pas » ou « cette maman est incapable »… dit par le papa, la gardienne, les grands-parents…).

Parlons des VEO !

À la lecture de cette liste des VEO, on se rend compte qu’en parler n’est ni facile ni anodin. Cela donne vite l’impression de se mêler des affaires familiales des autres, de remettre en cause l’éducation que l’on a reçue en la jugeant durement, ou de se culpabiliser en tant que parent parce que nous effectuons ou avons effectué des actes repris dans cette liste.

Pourtant, dresser aujourd’hui une liste des VEO est important. Important, car c’est la première étape pour les faire reconnaitre par la société, faire changer les mentalités t les lois et ainsi protéger nos enfants.

Maintenant il ne faut pas non plus culpabiliser exagérément! Chacun de nous devons faire au mieux de nos moyens et de la situation. Le principal, me semble-t-il, est d’intégrer cette liste et de tenter d’agir en conscience.

Il est normal de vouloir transmettre nos valeurs, et c’est d’ailleurs aussi le rôle du parent protecteur. Mais il faut prendre garde à ce qu’elles ne correspondent pas à celles de l’enfant et surtout, qu’il n’est pas respecté dans ses choix propres comme par exemple celui de ne pas vouloir tuer d’animaux.

Geneviève SCHMIT – juin 2022

genevieve schmit psychologue pervers narcissique
© Geneviève Schmit, experte dans l’accompagnement des victimes de manipulateurs pervers narcissiques depuis 2012.

Pour toutes consultations à distance, laissez-moi un texto au 06.43.43.15.79

La reproduction intégrale de mon écrit est autorisée. Cependant, mon nom complet ainsi que le lien actif de la page du site internet https://soutien-psy-en-ligne.fr ou/et https://pervers-narcissiques.fr est obligatoire. Vous remerciant de votre compréhension ainsi que de l’intérêt porté à mon travail.

Geneviève Schmit.
J’aurais grand plaisir à lire vos interventions sur le Facebook qui vous est dédié :
Facebook pour les victimes de violence psychologique et de manipulation perverse. Soutien.Psy

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Genevieve Schmit

Spécialiste de l'accompagnement des victimes de manipulation perverse narcissique, j'ai élaboré un protocole thérapeutique adapté et accessible à distance. Les séances sont possibles par téléphone ou visioconsultation, garantissant une flexibilité et une confidentialité optimales. Pour convenir d'un rendez-vous, je vous invite à me joindre au 06 43 43 15 79 et à me laisser un bref texto. Je m'efforcerai de vous recontacter dans les plus brefs délais

8 commentaires :

  1. Bonjour,
    son père se fiche de l’école, or notre fils en 6eme connaît de grandes lacunes en calcul et en français alors qu’il a les capacités. Séparés depuis des années, je m’échine aujourdhui à l’accompagner pour qu’il ne décroche pas sur mon temps de garde, si j’en parle je suis accusée de vouloir faire de lui mon « mini-moi », de le forcer à faire ce qu’il ne veut pas, de ne penser qu’à l’école, le père se fiche de moi ouvertement. J’en viens à douter de mes valeurs, et à culpabiliser.
    Je suis épuisée, et je crains que ces différences sur la question scolaire nuisent à mon fils qui est manifestement dans un conflit de loyauté. Comment veiller sur son épanouissement, comment ne pas baisser les bras ?

    • Bonjour Sophie,
      Je comprends votre situation et la complexité des émotions que vous traversez. Il est évident que vous vous souciez profondément du bien-être et de l’éducation de votre fils, et il est regrettable que vos efforts soient interprétés comme une tentative de manipulation ou de contrôle excessif.

      Dans ce contexte, il est important de reconnaître que vous n’êtes pas coupable de vouloir le meilleur pour votre enfant. La culpabilité que vous ressentez peut être le résultat d’une dynamique relationnelle complexe, où votre ex vous accuse de vouloir faire de votre fils un « mini-moi« . Cette accusation peut être perçue comme une forme de harcèlement moral, visant à vous déstabiliser et à remettre en question vos valeurs et vos actions.

      Il est crucial de distinguer entre être une mère attentive et être perçue comme une femme manipulatrice. Votre intention est clairement d’accompagner votre fils dans son parcours scolaire, et non de l’obliger à suivre un chemin qu’il ne souhaite pas. Cependant, dans une situation où l’autre parent semble indifférent aux besoins éducatifs de l’enfant, il est naturel que vous preniez davantage de responsabilités à cet égard.

      Votre fils semble se trouver dans une situation de conflit de loyauté, tiraillé entre deux parents aux approches éducatives et valeurs divergentes. Ce conflit peut être source de stress et de confusion pour lui, et il est important de veiller à ce qu’il ne se sente pas comme une proie prise au piège entre deux visions opposées.

      Pour veiller sur son épanouissement, il est essentiel de maintenir une communication ouverte et empathique avec lui. Lui permettre d’exprimer ses sentiments et ses préoccupations peut l’aider à naviguer dans cette situation complexe. Il est également important de reconnaître vos propres limites et de prendre soin de vous. Être épuisée et sous pression constante ne vous permettra pas d’être la source de soutien dont votre fils a besoin.

      Enfin, il peut être utile de chercher un soutien extérieur, que ce soit à travers un conseiller familial, un médiateur, ou un psychologue. Ces professionnels peuvent vous aider à défaire de l’emprise de cette dynamique toxique et à trouver des stratégies pour protéger à la fois votre bien-être et celui de votre fils.

      Rappelez-vous que prendre soin de vous-même est aussi une façon de prendre soin de votre fils. Votre résilience et votre détermination sont des qualités précieuses dans cette épreuve.

      Je reste présente pour vous si vous en ressentez le besoin. Bon courage, Geneviève
      SCHMIT

      PS/ Je tenais à vous informer que j’ai pris soin de retirer votre nom de famille de notre échange public pour préserver votre anonymat. Il est important de faire attention à ces détails pour protéger votre vie privée et celle de votre famille. N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de conseils ou de soutien supplémentaires.

      • Bonjour, merci d’avoir veillé à mon anonymat.
        Votre réponse m’émeut énormément.
        Je suis actuellement en psychanalyse et je fais mon possible pour prendre du recul par rapport à la situation.
        J’ai le projet de déménager dans une autre région pour me rapprocher de mon conjoint, enfin pouvoir développer mon activité professionnelle et je l’espère offrir à mon fils un cadre de vie plus stable. Encore une fois, ne croyant pas vraiment en moi, toutes ces projections se font dans la douleur.

        Je comprends en vous écrivant et en vous lisant que les solutions sont en moi principalement.

        Merci pour votre ecoute

  2. Bonjour.
    Merci pour cet article.
    Pouvez-vous rajouter le lien vers le site le site Darumama et les informations (maison d’édition, auteur,…) sur le livre « Les Violences Éducatives Ordinaires (VEO) : qu’est-ce que c’est? » s’il-vous-plaît?
    Merci d’avance

    • Bonjour, ce serait avec grand plaisir mais, malgré mes recherches avec vos mots clés, je ne trouve pas… Chez Amazon non plus …
      Etonnamment, vos mots clés renvoient vers mon site…
      Il ne me semble d’ailleurs pas avoir eu vos références lorsque j’ai trouvé cela, si non, je les aurais posées comme toujours.
      Ne serait-ce pas plus simple de me communiquer directement le lien?
      Un grand merci !

  3. J’ai été contrainte en tout et pour tout par mes 2 parents : activités et alimentation. Ils se sont donné beaucoup de mal pour faire de moi l’objet de leurs rêves mais je les ai déçus. L’Eglise catholique, ses mythes et obligations ont amplement contribué à me rendre malade

    • Vous semblez avoir été contrainte d’être le « mini moi » de vos parents… L’objet à exhiber pour se valoriser…
      J’ai l’impression parfois que l’Eglise, et le besoin de représentation (perversion narcissique) que ressentent les personnes qui y évoluent, fait beaucoup de mal à ce niveau…
      J’espère qu’aujourd’hui vous avez échappé à cette emprise et trouvé un chemin plus confortable. Bon courage, Geneviève SCHMIT

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