Sous l'emprise d'une mère toxique : survivre à la violence et renaître
Ma mère, une ombre destructrice
On dit souvent que la mère est le premier refuge, le premier port d’attache, la source d’un amour inconditionnel. Pour moi, ma mère a été tout le contraire : une mère toxique, un ouragan destructeur, une marée noire qui a englouti mon enfance, mon adolescence et bien plus encore.
Je suis née dans une famille où le silence était une règle, et la peur, une compagnie constante. Dès mon plus jeune âge, ma mère m’a désignée comme la « malade », celle qui devait être réduite au silence par des consultations chez le psychiatre ou par un internement forcé.
Je n’avais pas de problème, mais elle avait besoin que j’en aie. Pour elle, j’étais folle. Et une enfant « folle » ne peut pas être crue.
Enfant, confrontée à une violence psychologique et physique constante, elle a envisagé le suicide comme ultime échappatoire à cette situation.
Pourtant, sa résilience exceptionnelle et sa capacité à survivre malgré les abus témoignent d’une force intérieure remarquable.
Ce témoignage met en lumière non seulement la cruauté d’une mère toxique, mais aussi le prix payé par ceux qui tentent de briser le. silence et de se reconstruire malgré le déni et l’isolement.
Il fallait que je sois malade.
Mon frère, lui, avait le droit d’exister, mais pas le droit d’être malade. Parce qu’il était un garçon. Ma mère n’autorisait pas aux hommes à montrer leurs failles, encore moins à chercher à les soigner. Elle préférait les hommes brisés, les hommes faibles, ceux sur lesquels elle pouvait exercer un contrôle absolu. Mon père en était la preuve vivante.
Elle a passé sa vie à attirer des hommes fragiles autour d’elle, les isolants, les détruisant à petit feu. Mon père, pourtant un homme intelligent, avait sombré dans une profonde mélancolie, probablement aggravée par son passé douloureux. Il était comme un oiseau blessé, incapable de s’envoler loin de cette femme qui le tenait en cage. Mon frère a suivi le même chemin, prisonnier d’une toile invisible tissée par cette femme que je ne peux plus appeler « maman« .
Ma mère voulait que je réduise au silence.
Je n’ai jamais eu le droit d’exister en tant que personne autonome. Chaque fois que je tentais de m’exprimer, elle retournait mes mots contre moi, minimisait mes souffrances, déformait la réalité. Elle a essayé de me faire enfermer, de me faire taire, de m’effacer. Pour elle, je représente une menace, un témoin gênant de son entreprise et de ses jeux pervers.
Elle exerce sur moi une violence inimaginable, non seulement physique, mais surtout psychologique. Ses mots étaient des armes tranchantes, ses silences étaient des murs infranchissables. Elle savait parfaitement comment manipuler, comment retourner les autres contre moi, comment me faire passer pour celle qui dérange, celle qui ment.
Elle voulait me briser, mais je suis resté debout :
Malgré les coups, les humiliations, les tentatives de me détruire, quelque chose en moi refusait de céder. J’ai toujours su, quelque part au fond de moi, que le problème ne venait pas de moi. C’est peut-être cette certitude, ce noyau indestructible, qui m’a permis de survivre.
Ma mère est une femme dévorée par sa propre noirceur. Elle ne peut exister qu’en détruisant les autres. Elle est l’incarnation même de la prise, du contrôle, de la manipulation. J’ai vu mon frère se perdre sous son joug, j’ai vu mon père sombrer dans la folie, et aujourd’hui, je vois les enfants de mon frère être pris dans les mêmes filets. C’est un cycle infernal, une répétition tragique dont elle est le chef d’orchestre.
L'isolement comme ultime punition :
Le plus cruel, c’est que personne ne veut entendre mon histoire. Ceux qui savent détournent les yeux. Ceux qui pourraient agir préfèrent rester silencieux. Et ceux qui écoutent finissent souvent par me regarder avec suspicion, comme si mon récit était trop invraisemblable pour être vrai.
Ma mère a réussi à bâtir une forteresse autour de son impunité. Elle est insaisissable, intouchable. Elle continue d’exister, de nuire, et personne ne semble capable de l’arrêter.
Je suis une rescapée :
Je suis une rescapée d’un infanticide avorté. Je suis une survivante d’une guerre que je n’ai pas choisie. Ma mère a tout tentée pour m’éteindre, mais elle a échoué. Chaque jour, je me tiens debout, contre vents et marées, et je refuse de disparaître.
Aujourd’hui, je raconte mon histoire non pas pour susciter la pitié, mais pour briser le silence. Parce que le silence, c’est l’allié le plus fidèle des bourreaux. Je veux que ma voix traverse les murs, que mes mots brisent les chaînes, et que ceux qui vivent encore sous l’emprise d’une mère toxique sachent qu’il est possible de survivre.
Je suis là. Je suis vivant. Et ma voix, elle, ne sera plus jamais réduite au silence.
Geneviève Schmit – psychopraticienne et auteure – décembre 2024
Brève analyse d'un témoignage
La mère décrite dans ce témoignage incarne une figure marquée par une personnalité narcissique perverse, avec une prise psychologique absolue sur son entourage. Manipulatrice, violente et dominatrice, elle s’entoure d’hommes fragiles qu’elle maintient dans un état de dépendance émotionnelle et psychologique, tout en les empêchant d’accéder à des soins appropriés. Son comportement oscille entre contrôle tyrannique, dévalorisation systématique et jeux psychologiques destructeurs. Sa fille, quant à elle, a été désignée dès l’enfance comme le « bouc émissaire » du dysfonctionnement familial. Sur elle repose le poids du silence, du secret et de la culpabilité collective. Malgré cette position, elle a développé une résilience exceptionnelle, une lucidité rare et une capacité à survivre face à l’adversité. Elle utilise la dissociation comme mécanisme de protection, sans pour autant perdre sa conscience du réel.
La dynamique familiale repose sur un système pathologique figé : une mère destructrice, des hommes brisés et une fille porteuse malgré elle de la vérité familiale, mais constamment réduite au silence. L’isolement et le déni collectif empêchent toute réparation ou justice, perpétuant un cycle de violence transgénérationnelle. Dans ce système verrouillé, la fille se retrouve seule face à une société souvent incapable de reconnaître et de traiter ce type de maltraitance insidieuse.
Malgré tout, son témoignage est une forme de libération, une tentative de briser le silence et de poser des mots sur l’indicible. Pour avancer, elle devra continuer à travailler sur l’auto-compassion, trouver un soutien juridique compétent et accepter le deuil d’une relation maternelle qu’elle n’aura jamais eue.
Ce récit met en lumière la complexité des mécanismes d’entreprise, la force nécessaire pour survivre et l’urgence de reconnaître et d’accompagner ces réalités souvent minimisées.
Geneviève Schmit – décembre 2024
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Geneviève Schmit.
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Bonjour Martine, Je suis profondément touchée par votre message et la situation dans laquelle vous décrivez. Il est très inquiétant…